Contrat AESH : comment est organisée la prévention des risques psycho-sociaux ?

Les Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap (AESH) jouent un rôle essentiel dans l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap. Pourtant, ces professionnels sont souvent confrontés à des risques psycho-sociaux liés à leur travail. Comment sont organisées la prévention et la prise en charge de ces risques pour les AESH ? Cet article se propose de faire le point sur la situation et les dispositifs existants.

Comprendre les risques psycho-sociaux liés au métier d’AESH

Le métier d’accompagnant des élèves en situation de handicap englobe diverses missions, telles que le soutien aux apprentissages, l’aide à la mobilité et à la communication, ou encore l’accompagnement dans les actes de la vie quotidienne. Ces activités peuvent générer un certain nombre de contraintes physiques et psychologiques, qui peuvent entraîner des risques psycho-sociaux.

Ces risques peuvent être liés à différents facteurs, tels que :

  • La charge de travail, qui peut être particulièrement importante pour les AESH, notamment lorsqu’ils interviennent auprès d’élèves présentant des besoins spécifiques importants.
  • L’insécurité professionnelle, avec des contrats souvent précaires (CDD de droit public) et des horaires parfois fractionnés.
  • Le manque de reconnaissance du métier, tant au niveau salarial que statutaire.
  • Les tensions relationnelles avec les autres professionnels de l’éducation ou les parents d’élèves, qui peuvent générer du stress et des conflits.

Les dispositifs de prévention et d’accompagnement des AESH

Afin de prévenir ces risques psycho-sociaux et d’accompagner les AESH dans leur travail, plusieurs dispositifs ont été mis en place par l’Éducation nationale :

  • La formation initiale, obligatoire pour tous les AESH, permet notamment d’aborder la question des risques psycho-sociaux et de sensibiliser ces professionnels à la nécessité de prendre soin d’eux-mêmes. Cette formation est complétée par un parcours individualisé de professionnalisation, qui peut inclure des modules spécifiques sur la gestion du stress ou la prévention des troubles musculo-squelettiques.
  • Les équipes pluridisciplinaires, composées notamment de psychologues du travail et de médecins de prévention, sont chargées d’évaluer les situations à risque et d’apporter un soutien aux AESH. Les enseignants référents pour les élèves en situation de handicap (ERSEH) jouent également un rôle important dans l’accompagnement des AESH et la coordination des actions menées en faveur des élèves concernés.
  • Le droit à la déconnexion est un principe inscrit dans le Code du travail, qui vise à garantir l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Les AESH peuvent bénéficier de cette disposition, qui leur permet de ne pas être sollicités en dehors de leurs horaires de travail.
  • Enfin, des dispositifs spécifiques ont été mis en place pour accompagner les AESH confrontés à des situations difficiles, comme le réseau PAS (Prévention, Aide et Suivi) ou les cellules d’écoute et de soutien psychologique.

Pour aller plus loin : vers une meilleure prise en compte des risques psycho-sociaux

Si ces dispositifs constituent une première réponse aux problématiques rencontrées par les AESH, il convient néanmoins de reconnaître que la prévention des risques psycho-sociaux demeure perfectible. Plusieurs pistes pourraient ainsi être envisagées pour améliorer la situation :

  • Mieux former les AESH aux techniques de gestion du stress et aux approches centrées sur le bien-être au travail.
  • Réduire la précarité des contrats en favorisant la titularisation ou la mise en place de contrats à durée indéterminée (CDI).
  • Favoriser le dialogue social et la concertation entre les différents acteurs du système éducatif (enseignants, AESH, chefs d’établissement, parents d’élèves…) pour prévenir les tensions relationnelles.
  • Enfin, reconnaître davantage le rôle crucial des AESH dans l’inclusion scolaire et leur accorder une meilleure place au sein de la communauté éducative.

En somme, la prévention des risques psycho-sociaux chez les AESH passe par une meilleure prise en compte de leurs besoins et de leurs contraintes professionnelles. L’amélioration de leurs conditions de travail et la valorisation de leur métier sont autant d’enjeux majeurs pour garantir une inclusion scolaire réussie pour tous les élèves en situation de handicap.